Dans la foulée des affiches dont il se tape, le candidat de « Telema » s’en offre certaines qui le confirment comme candidat de l’international (étranger) et d’autres comme imposteur et usurpateur de l’historique titre de « soldat du peuple ». Entre ignorance et malhonnêteté, le candidat de Genève se pare de tous les atours, sauf, ceux d’un potentiel chef de l’Etat.
La communication politique qui sous-tend la campagne électorale qui bat déjà son plein est un couteau à double tranchant. Elle peut porter au triomphe qui sait en faire bon usage ou envoyer aux enfers qui s’y perd.
Dans cette logique, on ne paierait pas cher la peau de Martin Fayulu, candidat déjà énigmatique, que les soutiens politiques viennent de mettre en difficultés avec des productions de visuels aussi contradictoires que dangereusement opportunistes jusqu’à le faire sombrer dans l’imposture. De quoi s’agit-il ?
De toutes les affiches du candidat de « Telema » désigné à Genève, l’attention des observateurs est retenues par deux d’entre elles : la première mentionne, au coin supérieur gauche, son appartenance politique « Telema », mais avec ce sous intitulé plutôt grave de sens : « International ». Tout un aveu et une confirmation de ce titre de « candidat de l’étranger » qui s’est scellée à Genève avec sa désignation dans des conditions qui ne pouvaient laisser aucun équivoque à ce sujet. Alors que le mode désignation prévoyait des critères de sélections clairement établis et fixés dans un accord préalablement signé, Martin Fayulu a émergé d’une fumeuse opération de vote pour défier, en fin de compte, aussi bien la logique cartésienne que les lois de la nature.
Rien à faire, Martin Fayulu est bel et bien un candidat charriant à agenda étranger visant un hold-up sur le processus électoral avec la projection d’une transition. A défaut, les sociétaires de « Telema » ont déjà programmé de contester le résultat des élections s’ils ne sont pas conformes à ceux qu’ils ont déjà arrêtés et qu’ils attendent. Le hold-up du processus électoral vise donc à rendre inopérant les résultats finaux pour maintenir la crise politique et une prétendue crise de légitimité.
Mais ce n’est pas tout. Le comble de l’ignominie, c’est cette autre affiche sur laquelle Martin Fayulu se réclame « soldat du peuple ». Une affiche qui accompagne une ambition de Fayulu : « tourner la page de l’Afdl ». Comble de sacrilège, estimeraient certains qui connaissent bien le sens profond de ce titre historique attribué à M’zee Laurent-Désiré Kabila.
Un titre mérité par son combat qui a permis de mettre fin à 32 ans de dictature noire au Zaïre et à la foire des transitions où s’encanaillait, pendant 7 années, Mobutu et ses opposants. Un titre mérité par le sacrifice du sang consenti par M’zee Kabila pour conjurer la menace de balkanisation de la RDC qui a été le théâtre de la première guerre mondiale d’Afrique avec la confrontation des puissances occidentales à travers des sous-traitants de la sous-région.
C’est ce sacrifice de M’zee Kabila qui occasionnera l’avènement de Joseph Kabila, celui-là même par qui la RDC trouvera les voies de la démocratie et les Congolais le chemin des urnes pour la première fois depuis l’indépendance de leur pays. Tourner aujourd’hui la page de l’Afdl c’est tout simplement falsifier l’histoire de la RDC en arrachant des pages parmi les plus précieuses.
Mais le comble c’est lorsque ce même Fayulu veut tourner la page de l’Afdl tout en s’offrant l’imposture de s’identifier comme soldat du peuple. Ce qui dénote, ni pas de l’ignorance, sinon de la malhonnêteté, bref de tous les vices que ne peut nullement porter une personne qui aspire à de hautes fonctions au sommet de l’Etat.
JEK